Les insectes ravageurs représentent un véritable casse-tête pour les agriculteurs, en particulier ceux qui désirent obtenir une certification biologique. Par exemple, au Canada, en raison des dizaines d’espèces de ravageurs qui endommagent les récoltes, l’offre de pommes biologiques locales est très restreinte malgré une demande croissante. Les vergers en régie conventionnelle doivent quant à eux faire appel à des produits nocifs pour l’environnement et les producteurs maraîcher font face à quantité de ravageurs, à moins d’utiliser des filets anti-insectes pour protéger leurs récoltes.
Usage des filets anti-insectes
Les filets anti-insectes peuvent être utilisés en serriculture comme en plein champs, où ils protègent alors les récoltes également contre les vents violents, la grêle et les averses de pluie. Les filets peuvent être installés directement sur les cultures, mais les producteurs maraîchers préfèrent utiliser des anses de métal ou PVC afin d’éloigner le filet des plantes, permettant ainsi une meilleure aération.
Comment choisir son filet anti-insecte
Plusieurs facteurs sont à tenir en compte au moment de choisir le filet anti-insecte qui convient à vos besoins. Il faut tout d’abord identifier les insectes les plus problématiques afin de déterminer la grosseur de maille. La dimension de la maille du filet doit être inférieure à la largeur du thorax du plus petit ravageur dont vous voulez bloquer l’accès. Par exemple pour les mouches de la carotte ou du chou, il vous faudra une maille inférieure à 0.8mm.
La porosité des filets anti-insectes est également un facteur primordial pour avoir des plantes en santé. Plus le filet est poreux, plus il laisse passer l’air, permettant ainsi d’assécher plus rapidement les feuilles des plantes, réduire les risques de maladies et éviter les hausses trop brusques de température.
La luminosité est le troisième facteur à tenir en compte. Les filets peuvent laisser passer de 64 à 92% de la lumière, selon les matériaux utilisés. Une baisse de la luminosité peut être bénéfique pour certains légumes, mais nuire lorsqu’un apport lumineux maximal est requis.
Finalement, il faut bien planifier la rotation des récoltes afin d’éviter que des espèces plus grosses ne se retrouvent emprisonnées sous les filets et s’assurer d’installer les filets de manière très étanche car plusieurs espèces de ravageurs ont le génie de trouver les brèches pour s’y engouffrer.
La rentabilité des filets anti-insectes
Les filets-anti-insectes ont une durée de vie moyenne de 5 ans s’ils sont manipulés et entretenus avec soin.
Les producteurs de pommes biologiques de l’est canadien voient une perte de rendement de l’ordre de 50% lorsqu’ils n’utilisent pas de filet. Les filets permettent d’atteindre un niveau de rendement des récoltes et une qualité de fruit supérieure rendant les entreprises en régie biologique compétitives et viables. Une étude d’Agriculture, Pêcherie et Alimentation Québec dans le cadre du programme Prime-Vert qui vise à accroître l’adoption de pratiques agroenvironnementales a démontré qu’un gain d’un minot par unité-arbre pourraît suffire à couvrir le surcoût entraîné par l’utilisation de filets monoparcelles pour les producteurs de pommes.
Il en va de même pour les producteurs maraîchers. Un rapport daté de mars 2014 et rédigé par Christine Villeneuve, conseillère en horticulture maraîchère au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation, indique qu’il suffit de revenus annuels additionnels de 375$ pour un tunnel ou une serre de 80m pour récupérer les coûts en matériaux et mains d’œuvre pour installer les filets anti-insectes.
Ce rapport comprend également un tableau indiquant la grosseur de maille requise pour chaque type de ravageur et peut être téléchargé ici.
Sources :
Les filets anti-insectes ou comment garder les insectes à distance de vos légumes
Christine Villeneuve, conseillère en horticulture maraîchère au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation.
Mars 2014
Il peut être téléchargé ici.
Il peut être téléchargé ici.
ÉVALUATION DE FILETS MONOPARCELLE POUR LA PROTECTION DES POMMIERS CONTRE LES INSECTES RAVAGEURS SANS UTILISATION D'INSECTICIDES.
Mirella Aoun, agr., Ph.D. pour Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation dans le cadre duprogramme Prime-Vert
Février 2016
Il peut être téléchargé ici.
Il peut être téléchargé ici.
Filets d’exclusion pour la production biologique de pommes dans l’Est
Gérald Chouinard et al.
Dalhousy University
Février 2017
Il peut être téléchargé ici.
Il peut être téléchargé ici.
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